La digitalisation des administrations africaines et notamment la communication digitale sont des sujets cruciaux dans notre ère numérique en constante évolution. 


Mais qu’en est-il réellement ? Répond-elle aux besoins modernes des citoyens ?


Dans ce monde numérique en perpétuel mouvement, la communication digitale des administrations africaines est plus importante que jamais. Cependant, il est essentiel d’évaluer si elle répond aux défis et opportunités actuels.



Défis de la Communication Digitale

Limitations actuelles

Les administrations africaines ont franchi le pas vers la digitalisation, mais la gestion de leur présence en ligne n’est pas toujours optimale.

La diffusion de l’information reste souvent limitée à certains canaux comme Facebook, malgré l’émergence de nouvelles plateformes telles que TikTok.

Actualisation et interactivité

Le défaut d’actualisation des informations disponibles et l’absence d’interactivité avec les citoyens sont des obstacles majeurs. Une communication dynamique et interactive est essentielle pour renforcer les liens avec les citoyens.

Bonnes pratiques en communication digitale

L’exemple du Bénin

Le gouvernement du Bénin se distingue par la modernité de son site internet, par son innovation éditoriale et sa transparence.

Des initiatives telles que la création d’entreprise en ligne, la demande de visa ou encore la diffusion transparente des marchés publics témoignent de leur engagement envers une communication digitale efficace.

La Plate-forme ctri.live, au Gabon

L’exemple du Bénin

La plateforme éphémère lancée par le gouvernement de transition du Gabon, a permis aux Gabonais du monde entier de proposer des projets pour le développement du pays.

Une restitution quantitative des données a été publiée sur le site, révélant la participation de 25 000 Gabonais dans 88 pays, dont une forte implication de la population locale, soit environ 23 000 participants. Les préoccupations fondamentales de la population concernent principalement l’éducation, la santé et l’emploi, comme en témoigne l’engagement massif dans ces domaines.

Cette initiative témoigne d’une volonté d’impliquer la population dans le processus décisionnel et de favoriser la transparence.

La Durabilité numérique : Un enjeu mondial

La durabilité numérique est devenue un sujet de préoccupation majeur, car la pollution numérique, évaluée à environ 4 % des émissions de gaz à effet de serre, représente actuellement le double du secteur de l’aviation civile.

En Afrique, la question de la pollution numérique est souvent négligée, mais elle prend de l’ampleur, en particulier avec l’exploitation minière intensive, comme dans la zone de Kivu au Congo. Cette pollution ne se limite pas aux activités numériques, mais s’étend également à l’extraction minière, causant ainsi des dommages environnementaux considérables dans la région.

En Europe, notamment en France, des mesures sont prises pour aborder ce problème avec la mise en place de plusieurs réglementations dont la loi REEN, RGESN ou encore les lois d’accessibilité.

À partir de janvier 2024, les administrations publiques seront tenues de se conformer aux normes d’accessibilité du référentiel RGAA pour leurs sites et applications mobiles, sous peine de sanctions pouvant atteindre 50 000 €.

Il est crucial pour l’Afrique de se saisir de cette question de responsabilité numérique, tant sur le plan de l’exploitation des ressources minières pour la fabrication des outils technologiques que sur celui de l’accessibilité des sites web pour les personnes en situation de handicap moteur, visuel, auditif et cognitif.

En intégrant ces préoccupations dans la politique numérique du continent, l’Afrique peut non seulement réduire son impact environnemental, mais aussi promouvoir l’inclusion et l’équité pour tous.

Contributions

Muriel BITOME